Le hijab
et
le
porno
Mia
Dans tout ça
Se tient au sommet
De cet espoir
De la fin du travail
Et elle fait un truc nouveau
Apparemment
Forcément nouveau
En vérité
Il ne peut en être autrement
Sinon le branding
Ne serait pas
Un chef d’oeuvre
Qu’étudient des apprentis
Business men and
women
Dans les écoles
(Qui coûtent chères)
Alors que là
C’est sûr
D’après eux
C’est génial
Car ça ne coûte rien
À personne
Apparemment
Car pour eux
Toutes les images
Tous les corps
Sont à disposition
Le hijab
et le porno
(Mia et rodney)
[« Interruptions » — 2024]
Ceux qui
veillent
Ceux qui
rassemblent
un instant
un continent
dispersé
et sans [nom],
Ceux qui
font avec
une nation trafiquée
sans drapeau
et sans héros
Ceux qui vivent
avec de faux noms
de fausses
histoires
des familles forcées
Celles qui n’ont jamais (parlé)
et celles qui (parlent) pour
ne pas
(parler).
Celles qui MENTENT
et celles qui ont honte.
Ceux pour qui la honte est
un pays
et le mensonge un manteau
Ceux qui massacrent une musique pour qu’elle dise
quelque chose
enfin maintenant après dix-mille tours
de
platine alors que l’on n’attend plus rien dans
l’épuisement de
tout un
secret
Celles qui deviennent un liquide
noir au bout de la
nuit un miroir de sueur qui
s’étale sur le sol la carte
d’un monde avec seulement des
océans
Celles qui ont tordu leurs corps et
ceux qui ont cassé
leurs
corps Celles que l’on a épuisées
Ceux qui veillent et
chérissent
les noms des morts
Ceux qui
veillent
Les images nègres
[« Les matières de la nuit »
— 2022]